Ressources pédagogiques

Sur cette page, vous trouverez l’ensemble des documents auxquels le jeu “La fracture, un monde sans laïcité” fait référence.

DOCUMENT 1 :  Extrait du discours de Victor Hugo - 1850

En 1850, le comte de Falloux propose une loi qui autorise l'enseignement religieux à l’école.  À la chambre des députés, Victor Hugo s’oppose à la loi Falloux. Malgré cela, cette loi est votée le 15 mars 1850 par 399 voix contre 237.

Je veux l’État laïque, purement laïque, exclusivement laïque. En un mot, je veux, je le répète , ce que voulaient nos pères, l’Église chez elle et l’État chez lui.

DOCUMENT 2 : Lettre de Jules Ferry aux instituteurs  - 1883

En 1882, Jules Ferry fait voter une loi qui rend l’instruction obligatoire et laïque. L’année suivante, il écrit une lettre aux instituteurs réaffirmant les fondamentaux de cette loi. 

La loi a eu pour premier objet de séparer l’école de l’Église, d’assurer la liberté de conscience et des maîtres et des élèves, de distinguer enfin deux domaines trop longtemps confondus : celui des croyances, qui sont personnelles, libres et variables, et celui des connaissances, qui sont communes et indispensables à tous, de l’aveu de tous.

DOCUMENT 3 : Extrait du discours d’Emile Combes - 1903

En 1903, Émile Combe, président du conseil des ministres, prononce ce discours en faveur d’une loi de Séparation entre les Églises et l’État.

Ce n'est pas à la religion que nous nous attaquons c'est à ses ministres, qui veulent s'en faire un instrument de domination. (Bravos.) La religion, en tant que sentiment inné du cœur de l'homme, échappe à notre prise, comme les autres sentiments. En tant que système de croyance, elle a droit à la liberté, qu'aucun de nous ne songe à lui dénier. Son domaine est la conscience. Nous serions les premiers à le défendre, si, par un acte législatif ou par une mesure administrative, quelqu'un faisait mine de vouloir s'y introduire de force et s'y comporter en maître. Tout ce que nous demandons à la religion, parce que nous avons le droit de le lui demander, c'est de s'enfermer dans ses temples, de se limiter à l'instruction de ses fidèles et de se garder de toute immixtion dans le domaine civil et politique.

DOCUMENT  4 : Extrait du discours de Jean Jaurès - 1904

En 1904, Jean Jaurès, député à la tête du parti socialiste, prononce un discours en faveur d’une loi de Séparation entre les Églises et l’État.

La démocratie n’est autre chose que l‘égalité des droits. Or il n’y a pas égalité des droits si l’attachement de tel ou tel citoyen à telle ou telle croyance, à telle ou telle religion, est pour lui une cause de privilège ou une cause de disgrâce.

DOCUMENT  5 : Carte postale de Félix Antoine Marmonier - 1905

DOCUMENT  6  :  Lithographie anonyme, La Séparation de l’Église et de l’État - 1905

DOCUMENT 7 : Extraits de la Loi de 1905 

Article 1

La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.

Article 2

La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. [...]

Article 28

Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions.

Article 31

 

Sont punis [..] ceux qui, soit par voies de fait, violences ou menaces contre un individu, soit en lui faisant craindre de perdre son emploi ou d'exposer à un dommage sa personne, sa famille ou sa fortune, l'auront déterminé à exercer ou à s'abstenir d'exercer un culte, à faire partie ou à cesser de faire partie d'une association cultuelle, à contribuer ou à s'abstenir de contribuer aux frais d'un culte.

Article 32

Seront punis des mêmes peines ceux qui auront empêché, retardé ou interrompu les exercices d'un culte par des troubles ou désordres causés dans le local servant à ces exercices.

DOCUMENT 8 : La loi de 2004 encadrant le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics.

GLOSSAIRE 

Athée

Qui ne croit pas en Dieu, nie l’existence de Dieu et de toute divinité.

Culte

Hommage, honneur rendu à Dieu, à des êtres divins ou jugés tels ou à certaines créatures particulièrement proches de Dieu.

Émile Combes 

Premier ministre de la France de 1902 à 1905, il est célèbre pour son rôle clé dans l'avancée de la laïcité, notamment avec la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État. 

Jean Jaurès 

Figure majeure du socialisme français de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, est également reconnu pour son engagement en faveur de la laïcité. Défenseur passionné de l'enseignement laïque, Jaurès a joué un rôle clé dans l'élaboration et le soutien de la loi sur la séparation des Églises et de l'État en 1905. Son action politique et ses écrits (L'Histoire Socialiste de la Révolution française par exemple) reflètent son engagement pour un État neutre en matière religieuse, garantissant ainsi la liberté de croyance et la neutralité de l'espace public. 

Laïcité

Conception et organisation de la société fondée sur la séparation des Églises et de l'État et qui exclut les Églises de l'exercice de tout pouvoir politique ou administratif, et, en particulier, de l'organisation de l'enseignement.

Laïque

Qui n'appartient pas au clergé ni à un ordre religieux ; qui est indépendant vis-à-vis du clergé et de l'Église, et plus généralement de toute confession religieuse.

Liberté de conscience

Droit, pour chaque individu, de pratiquer librement la religion de son choix.

Loi Falloux

Adoptée le 15 mars 1850 par 399 voix contre 237, elle consacre la liberté de l'enseignement dans le secondaire et le primaire en suspendant le monopole de l'Université sur les écoles. Loi de compromis entre l'État et l'Église, la loi Falloux favorise en fait l'Église à la fois hors de l'Université par une liberté qui n'est pas de droit commun, et au sein de l'Université, qu'elle conteste pourtant, par des privilèges de fait.

Loi de 1905

Cette loi proclame en premier lieu la liberté de conscience. Elle a pour corollaire la liberté religieuse, la liberté d’exercice du culte et la non-discrimination entre les religions. Elle pose en second lieu le principe de la séparation des Églises et de l’État. Elle met fin au Concordat instauré en 1802 qui régissait les relations entre l’État et les cultes. Jusqu'alors, l’État reconnaissait quatre cultes (catholique, réformé, luthérien, israélite) qui étaient organisés en service public du culte. L’État payait les ministres du culte et participait à leur désignation ainsi qu’à la détermination des circonscriptions religieuses. Les autres cultes n’étaient pas reconnus. L’État se veut désormais neutre. Il n’y a plus de religion légalement consacrée. Tous les cultes sont traités de manière égale.

Loi de 2004

La loi française de 2004 a été adoptée pour renforcer le principe de laïcité dans l'éducation publique. Officiellement nommée "loi encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics", elle interdit le port de signes ou de tenues ostensiblement religieux par les élèves dans les établissements scolaires publics français. Elle vise à maintenir la neutralité religieuse dans l'espace éducatif, en accord avec le principe de laïcité de l'État français, qui sépare les institutions publiques de l'influence des organisations religieuses. Cette législation a été l'objet de débats intenses, reflétant les tensions autour de l'identité nationale, de la liberté religieuse et de l'intégration sociale en France.

Loi Jules Ferry 

Promulguée le 16 juin 1881 à l'initiative de Jules Ferry, président du Conseil et ministre de l’Instruction publique, cette loi instaure la gratuité absolue de l’enseignement primaire. Une nouvelle loi, promulguée le 28 mars 1882, rend l’instruction obligatoire jusqu'à 13 ans et laïque en supprimant tout enseignement religieux à l’école et en le remplaçant par une instruction morale.

Valeurs de la République

Les valeurs constituent ce qui est posé comme vrai, beau, bien, d'un point de vue personnel ou selon les critères d'une société et qui est donné comme un idéal à atteindre, comme quelque chose à défendre. Les valeurs de la devise républicaine (liberté, égalité, fraternité) et le principe de laïcité sont au fondement du droit français. Ces valeurs sont sources de règles qui se déclinent en droits, devoirs et interdits.

Victor Hugo

Grand auteur français (Les Misérables, Notre-Dame de Paris...), il a marqué par ses discours le débat sur la laïcité avant les lois de 1905. En 1850, Hugo affirme avec force : "Je veux l’État laïque, purement laïque, exclusivement laïque. En un mot, je veux, je le répète, ce que voulaient nos pères, l’Église chez elle et l’État chez lui". Cette déclaration illustre sa vision d'une séparation nette entre les Églises et l'État, une idée qui a influencé la pensée laïque en France.


Médias du jeu

L’ensemble de ces médias est à découvrir dans le jeu “La fracture, un monde sans laïcité”.

Pour ne pas altérer votre expérience ludique, nous vous conseillons de consulter les documents qu’après avoir joué à l’Escape Game.

Tout savoir sur l’origine de la division de la France en 2 sociétés

 

 

Conversations audios illustrant des articles de la loi de 1905 

La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.

 

Hier, on m’a dit que je n’avais pas le droit de dire aux autres que j’étais croyante, qu’il fallait le cacher.

- N’importe quoi ! On est libre de croire et de penser ce qu'on veut. Toi, tu es croyante, moi je suis athée, aucune de nous 2 n'a à se cacher ! ”  

 

La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. [...]

 

On m’a dit que c’est le Président de la République qui versait le salaire des prêtres, des rabbins, des pasteurs et des imams. C’est bizarre non ?

- C’est surtout faux ! Depuis la loi de Séparation des Églises et de l'État de 1905, l'État ne donne plus d’argent aux représentants religieux pour exercer leur culte. ”  

 

Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions.

 

J’ai lu sur Insta qu’une mairie ne pouvait pas mettre une croix ou n’importe quel autre signe religieux dans ses locaux. C’est vrai ?

- Oui, c’est vrai ! ”  

 

Sont punis [..] ceux qui, soit par voies de fait, violences ou menaces contre un individu, soit en lui faisant craindre de perdre son emploi ou d'exposer à un dommage sa personne, sa famille ou sa fortune, l'auront déterminé à exercer ou à s'abstenir d'exercer un culte, à faire partie ou à cesser de faire partie d'une association cultuelle, à contribuer ou à s'abstenir de contribuer aux frais d'un culte.

 

Le voisin d’une copine n’arrête pas de lui parler religion, il veut même la forcer à l’accompagner à son culte. Elle ne sait plus quoi faire. Il ne la menace pas, mais il est très insistant.

- Attention, personne ne peut obliger qui que ce soit à croire, que ce soit par violence ou par intimidation. D’ailleurs personne ne peut non plus empêcher quiconque de croire. Dis à ta copine que ce voisin est en tort et qu’elle peut porter plainte contre lui. ”  

 

Seront punis des mêmes peines ceux qui auront empêché, retardé ou interrompu les exercices d'un culte par des troubles ou désordres causés dans le local servant à ces exercices.

 

- Ce soir, on a décidé d’aller à l’église pour empêcher la prière. C’est idiot tous ces gens qui prient, tu ne trouves pas ?

- Ecoute, tu as le droit de penser ce que tu veux de la religion mais tu dois respecter ceux qui y croient. Et attention, il est absolument interdit de perturber les cérémonies qui se déroulent dans les édifices religieux. Bref, abandonne cette idée stupide, tu risquerais gros. ”